Hulul le hibou et l'invité, Conte, d'après Anold Lobel

 

Hulul était chez lui, bien au chaud au coin du feu. Dehors il faisait froid et il neigeait. Il était en train de manger son souper. Il entendit frapper à la porte d’entrée. Il alla voir, personne n’était là sauf la neige et le vent. Il revint s’asseoir au coin du feu. On frappa de nouveau à la porte. Il se demandait bien qui tapait et cognait à sa porte par une nuit pareille. Il retourna ouvrir la porte et ne vit personne sauf la neige et le froid.

« Ce pauvre vieil hiver vient frapper à ma porte », dit-il.
« Peut-être qu’il voudrait s’asseoir près de mon feu ? Eh bien, je vais être bon pour lui et le faire entrer. »  

 

Il ouvrit la porte toute grande et l’hiver entra dans la maison en se précipitant. Un vent glacé plaqua Hulul contre le mur. Puis tournoya dans la chambre, et éteignit le feu dans la cheminée.

La neige recouvrait l’entrée comme un tapis. Hiver faisait claquer les rideaux des fenêtres et changeait le potage aux pois en glace verte. Hiver visita toutes les pièces de la maison d’Hulul.

Dès que l’une des pièces était pleine de neige, Hulul disait :
« Tu es chez moi, ne l’oublie pas ! Ce n’est pas une façon de se conduire ! Ça suffit maintenant ! Tu peux t’en aller, Hiver ! »


    


Dessin de Silouane, 10 mars 2004

 

Le vent soufflait en rafales tournoyantes. Alors Hiver se précipita dehors et repoussa la porte avec fracas.

« Au revoir ! » cria Hulul.
« Et surtout, ne reviens pas ! »

Hulul ralluma le feu dans la cheminée. La chambre se réchauffa, la neige fondit, la glace verte redevint un potage liquide. Hulul se réinstalla dans son fauteuil et termina tranquillement son souper.

Et si on modifiait l’histoire ? 
Le grand vent faisait tout tomber. Hulul se fit une bosse sur la tête.

Il se réfugia en haut de son arbre. 
Il mit un bonnet pour se protéger de la neige froide.
Silouane et Onurcan
   
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