| Les
        douze mois, Conte slovaque 
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 | Il
        était une fois une mère qui avait deux filles. L’une était sa vraie
        fille, l’autre était sa belle-fille. Elle adorait Holéna et détestait
        sa fille adoptive Maria, car Maria était plus belle qu’Holéna. Maria
        devait faire tous les travaux de la maison. Holéna s’occupait de sa
        toilette et prenait le soleil sur le pas de la porte. Maria était
        gentille, patiente et polie. Maria devenait de jour en jour plus jolie
        et Holéna plus laide. Jalouses la mère et la fille décidèrent de se
        débarrasser de la belle jeune fille. | 
| Dessin de Théo, 7janvier 2004 | ||
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 C’était
        l’hiver, au mois de janvier. Holéna envoya Maria cueillir des
        violettes en lui disant : « Va dans la forêt et si tu
        reviens sans violette, je te tuerai. » Elles espéraient
        qu’elle ne rentrerait pas puisqu’il faisait très froid, qu’il
        gelait et qu’on ne trouve pas de violettes sous la neige.  La
        pauvre Maria erra dans la forêt. Elle rencontra des hommes assis devant
        un feu : c’étaient les douze mois : Janvier, Février,
        Mars, Avril, Mai, Juin, Juillet, Août, Septembre, Octobre, Novembre et
        Décembre. Elle supplia : « Hommes de bien, laissez-moi
        m’asseoir un moment auprès du feu, je suis toute gelée. »  Quand
        Janvier sut ce que Maria cherchait dans la forêt et pourquoi, il céda
        sa place à Mars qui jeta son bâton dans le feu. Le feu grandit, il fit
        beau, les arbres bourgeonnèrent, des violettes s’épanouirent dans la
        prairie. Maria put en cueillir et rentrer chez elle. Sa méchante sœur
        ne la remercia même pas.  Les
        jours suivant Holéna envoya Maria cueillir des fraises. C’est alors
        Juin qui prit la place de Janvier pour aider Maria. Et des fraises des
        bois mûrirent sous le chaud soleil de ce mois. Ensuite elle l’envoya
        cueillir des pommes. Cette fois c’est Septembre qui aida Maria.
        Cependant elle n’eut le droit de secouer le pommier que deux fois.
        Elles rapporta donc seulement deux pommes : l’une que mangea la
        marâtre, l’autre que mangea Holéna.  Mais
        Holéna était gourmande et voulait plus de pommes. Alors, elle partit
        elle-même dans la forêt. Lorsqu’elle rencontra les douze mois devant
        leur feu, elle alla s’y chauffer sans demander la permission. Janvier
        lui demanda : « Que viens-tu faire ici ? ». « Cela
        ne te regarde pas vieillard ! »répondit-elle impoliment.
        Janvier se mit en colère et jeta son bâton dans le feu. Le feu devint
        tout petit, il se mit à faire très froid, à geler plus fort et une
        tempête de neige cacha tous les chemins. Holéna se perdit. Comme elle
        ne revenait pas, la maman d’Holéna sortit la chercher. Elle se perdit
        aussi.  Holéna
        et la marâtre ne revinrent jamais. Maria continua à s’occuper toute
        seule de la maison, des vaches et du champ que désormais elle possédait.
        Quand elle fut grande, elle épousa un beau jeune homme et ils vécurent
        heureux dans leur petite maison. | ||