Les plumes
multicolores des oiseaux, d'après un conte d'Amérique du Sud
Les plus forts, le condor, l'aigle, ouvraient la route, les autres suivaient. Bientôt ils eurent dépassé la cime des plus hauts arbres et des plus hautes montagnes et plus ils se rapprochaient du soleil, plus ses rayons devenaient brûlants. Pourtant aucun ne faiblit, et sans doute ils se seraient laissé brûler les ailes si le Soleil ne les avait pas aperçus. Il se dit qu'il fallait rapidement faire quelque chose, sinon leurs plumes seraient réduites en cendres. Il rassembla tous les nuages et nuées, les brumes, les nébulosités, les légers petits brouillards, les vapeurs et quelques bons gros sombres nuages de pluie. Il fit un clin d'œil au vent pour qu'il se mette à souffler jusqu'à ce que nuages et nuées, brumes et brouillards se cognent l'un dans l'autre et qu'il se mette à pleuvoir. Ensuite le Soleil brilla de toutes ses forces à travers la pluie, et juste au-dessus des oiseaux se forma un arc-en-ciel éblouissant de couleurs : du rouge, du jaune, du blanc, du bleu, du vert, du rose et du violet. Quelle joie ! Tous les oiseaux se jetèrent dans la couleur qui leur plaisait le mieux. Le cardinal dans le rouge, l'ibis dans le blanc, le flamant dans le rose, les perroquets se roulèrent dans les couleurs les plus vives. Quand il cessa de pleuvoir, les oiseaux contemplèrent leur beauté et remercièrent le soleil par leurs chants. Et depuis, chaque matin, s'élèvent vers le Soleil les chants reconnaissants des oiseaux.
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