Rencontre
avec Xavier Bazot

Xavier Bazot à Luxeuil
Photos: Bernadette Larrière
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Le
Café Littéraire luxovien
recevait
l'écrivain
Xavier Bazot
le 15 novembre 2012 à 20 h.
pour une lecture rencontre
à la Bibliothèque Municipale de Luxeuil-les-Bains,
avec l'aide du CRLFC,
dans le cadre des Petites
fugues, festival de
littérature contemporaine itinérante en Franche-Comté. |
par
Marie-Françoise:
Si l'écriture de Xavier Bazot déroute le lecteur parce que l'auteur
inverse ou rompt sans cesse la syntaxe, ayant pris le parti de
placer la plupart du temps le mot clé à la fin de sa phrase,
ce qui nécessite du lecteur une attention soutenue ; parce
qu'aussi ses romans le plus souvent ne sont pas construits selon
une structure verticale, historique, ni bâtis sur une intrigue
qui relie un point A à un point Z, mais sont construits selon
une structure horizontale, géographique, sans intrigue, ou
celle-ci ne se concluant pas, préférant s'attarder à
restituer une atmosphère, un paysage ; les lecteurs qui ne se
découragent pas sont récompensés tant l'auteur se révèle
maître dans l'art du portraitiste et du paysagiste, et d'une
grande humanité.
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Xavier Bazot en effet est sensible aux populations exclues, aux
marginaux, aux vagabonds ou nomades, en voyage, en errance…
Lui qui fut dans sa jeunesse responsable chez Emmaüs,
accompagnateur de sans feu ni lieu en vacances et a passé deux
saisons avec des gens du cirque, s'attache pour beaucoup à
évoquer dans ses ouvrages des hommes que la structure de leur
personnalité par ses failles, induit à ne supporter un lieu
d'habitation, un lien professionnel ou affectif que s'il est
provisoire.
Toute proportion gardées, Xavier
Bazot, ―
né à Bourges, grandi dans la pâtisserie familiale et qui fit
des études de lettres ―,
semble faire partie de ces gens-là, lui qui a décidé de se
consacrer uniquement à l'écriture, ―
ce qui le tarauda dès l'enfance ―,
de n'exercer d'autre métier que celui d'écrire.
"Si vous refusez le
principe de castration, qui nous exhorte, s'agit-il du choix
d'un métier, d'une épouse, ou d'une maison, au gain d'une
seule, à renoncer aux multiples voies qui s'ouvrent à nous […];
que s'obstine votre goût du provisoire, entrave à conduire un
projet sur une longue durée, vous ne commencerez jamais à rien
construire, et vous retrouverez à quarante ans sans aveu, ni
feu, ni lieu, autrement dit : sans travail, ni famille, ni
maison, mis au ban de la société pour n'avoir honoré aucun de
ces trois mots d'ordre auxquels elle exige, en faveur de sa
propre construction, que se soumettent ses membres. ",
écrit-il dans " Camps volants ", son dernier
ouvrage paru en 2008.
Ainsi vit-il grâce à des
bourses et des résidences d'écrivain, ―
dont, en 2011, grâce au CRLFC, aux forges de Syam et à la
verrerie cristallerie de Passavant-la-Rochère. Sans pour autant
écrire sur commande, il n'y parvient pas, il poursuit
l'élaboration d'une œuvre exigeante et, on le devine, peu
vendue. Il n'en est cependant pas amer, ne se pliant pas à la
facilité.
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Xavier Bazot à
Luxeuil, en compagnie de
Florence Mognard du CRLFC
et de Marie-Françoise Godey /Photo: Bernadette Larrière
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Mais si l'écriture de Xavier Bazot est d'un abord difficile,
l'homme, par sa simplicité, sa gentillesse, son attention aux
autres, ses propos et la présentation de sa thématique
d'écriture, clairs, est très abordable, généreux et non
dénué d'humour. Il échangea longuement, étayant ses propos
de la lecture de larges extraits de ses œuvres, offrant des
exemplaires devenus hors commerce pour des raisons éditoriales,
de certains de ses livres parus autrefois au Serpent à plumes.
Dont ont bénéficié les membres du Café littéraire luxovien
qui le recevaient et les lecteurs qui s'y étaient adjoint,
n'ayant pas hésité à braver le brouillard de cette mi-novembre
et préféré cette rencontre littéraire à une représentation
théâtrale qui était proposée le même soir à Luxeuil.
Note
: Les ouvrages de Xavier Bazot, à part Camps Volants (éd.
Champ Vallon 2008), sont hélas épuisés ou devenus
indisponibles.
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Temps fort
des Petites fugues
sous la "bulle" (structure gonflable)
à Meurcourt (Haute-Saône)
le 16 novembre 2012 à 19h30
Étaient
données des lectures de textes de Xavier Bazot, Gaëlle Josse et
Jérôme Meizoz par la comédienne Catherine Cretin accompagnée par le
violoniste Stann Duguet, suivies d'entretiens des auteurs lus avec
l'animatrice Annie Abriel.

De gauche à droite: Xavier Bazot,
Catherine Cretin (comédienne), Stann Duguet (violoniste),
Jérôme Meizoz, Annie Abriel (animatrice), Gaëlle Josse et Pascaline Mangin
(directrice du CRLFC),
sous la "bulle" à Meurcourt/Photo:M-F G
Rencontre
avec Gaëlle
Josse
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Au temps fort
des
Petites fugues
sous la "bulle" (structure gonflable)
à Meurcourt (Haute-Saône)
le 16 novembre 2012 |

Gaelle Josse et Annie Abriel à
Meurcourt
photo François Bresson |
Après avoir publié des recueils de poésie et un premier roman
intitulé "Les heures silencieuses", on retient de la lecture
d'un extrait de "Nos vies désaccordées",
deuxième roman de Gaëlle Josse, et de ses réponses aux questions d'Annie
Abriel, la part
immense qu'occupe la musique dans la vie et l'œuvre de
cet auteur. |
Rencontre
avec Jerôme
Meizoz
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Au temps fort
des
Petites fugues sous la "bulle" (structure
gonflable)
à Meurcourt (Haute-Saône)
le 16 novembre 2012 |

Jérôme Meizoz et Annie Abriel
à Meurcourt
photo M-F G |
On
retient de la lecture de l'extrait du livre, Fantômes, de Jérôme Meizoz
et de ses réponses aux questions d'Annie
Abriel,
que cet auteur suisse est hanté par la mémoire des êtres qui nous
ont précédés. Ses œuvres ont des titres révélateurs, Morts ou vifs,
Les Désemparés, Père et passe... que les
fantômes hantaient déjà. |

Lecture-rencontre avec Aude Seigne

Aude Seigne à Faucogney/Photo Marie-Françoise Godey
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à Faucogney, le 23
novembre 2012
à 21h30, organisée par
le Collectif d'artistes
Carte Blanche
avec l'aide du CRLFC,
dans le cadre des
Petites
fugues 2012,
festival de littérature contemporaine
itinérante en Franche-Comté |
Grande, blonde, Aude Seigne est une jeune femme suisse de 27 ans
qui reçut pour son ouvrage Chroniques de l'Occident nomade,
le prix Nicolas Bouvier en 2011.
Aude nous confia avoir été
prise d'une boulimie de voyages entre 15 et 23 ans, ce, par
opposition au monde "étriqué" à éducation
calviniste, sans être religieux, de Genève dans lequel elle a
été élevée, également pour sortir de dépressions...
croit-on comprendre.
Depuis l'enfance Aude avait le
goût d'écrire, mais pas de la fiction. Elle tenait des
journaux de l'intime, écrivait des poèmes. Ainsi a-t-elle
publié un recueil, Variations sur un hiver amoureux aux
éditions Baudelaire, de poèmes qu'elle trouve à présent de
qualité bien inégale...
Durant ses voyages, Aude prenait
des notes sans intention particulière. Ce n'est que plus tard,
en 2008, qu'elle prit conscience d'un trop plein, que ses
voyages l'avaient marquée, très jeune, en bien, en mal aussi,
qu'elle se "posa" un peu et qu'elle entreprit de les
raconter, au temps présent, comme si elle analysait ses
sensations au moment même du voyage, pour les rendre dans un
style qui paraisse spontané. Celui d'un véritable
écrivain.
Des voyages presque incessants
qui lui ont permis de se chercher, si ce n'est se trouver, et ne
l'ont cependant pas empêchée de suivre une formation
universitaire littéraire, d'être diplômée en grec ancien, en
langues et civilisations mésopotamiennes. Douée pour les
langues, Aude, la voyageuse qui savait lire avant d'aller à
l'école, la volontaire qui semble au premier abord, un peu
timide.
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Voir
aussi |
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