Le Café Littéraire luxovien / Sorties | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Pour
cette séance hors les murs les membres du Café littéraire luxovien étaient
accueillis par Danielle et Gérard Auberjet, dans le hameau d'un petit
village de la campagne haut-saônoise, où Gérard, passionné de modélisme
ferroviaire, a réalisé au fil des ans et entretient en état de marche
dans son sous-sol, un réseau ferroviaire miniature. Comme
écrivain du jour, puisqu'on on était dans le temps de l'Avent, et
qu'il était l'auteur d'un récit pour enfants, Le train du Père Noël,
on évoqua d'abord Guy des Cars. Aussi parce que souvent, à cause de
son immense production de romans populaires qui en leur temps plaisaient
au plus grand nombre, il est souvent considéré comme un auteur de
"romans de gare" et que le thème du jour était la littérature
inspirée par les trains, les rails, les gares... Puis on évoqua son
fils, Jean des Cars, grand obsédé de trains, "ferrovipathe",
comme il se dénomme lui-même, fièvre qui lui vient de son arrière-grand-père.
Jean des Cars voyagea en train dès son enfance, dont dans le fameux
Train bleu qui menait de Calais à la Côte d'Azur, dans lequel il côtoyait
écrivains, artistes et gratin de la haute société. Jean des Cars, l'auteur du Dictionnaire amoureux des trains. Puis, avant que Gérard nous fasse visiter son réseau ferroviaire miniature, chef d'œuvre de minutie et de patience, chacune, puisque décidément les lecteurs sont des lectrices, partagea ses impressions et analyses sur le, ou les romans lus en amont sur le thème. Féerie d'avant Noël, la maquette ferroviaire, miniature mais géante, ébahit les amies du Café littéraire, Gérard en guida la visite avec moult démonstrations et explications techniques.
Bref, la maquette illustrait nombre de situations décrites par les romanciers. Des extraits caractéristiques de leurs œuvres furent proposés en lecture avant que soit donné le signal d'un moment convivial et festif autour de café, thé, papillotes, pain d'épice et gâteau décoré pour l'occasion ― modélisme ferroviaire, auteurs et thème du jour obligent ― d'un Train bleu en pâte d'amande !
Présentée pour la toute première fois au public luxovien, cette
"comédie d'amour enchanteuse", était curieusement lue/jouée
et même chantée par Florence Garret, Christine Vaillant, Hugo Ala,
Christophe Maniguet, Joffrey Margolis acteurs amateurs de la Compagnie des
lustres qui tenaient en main le livret de la pièce dont le texte
n'était pas appris par cœur.
Qu'est-ce
qui construit l'identité d'un homme? Ce qu'il fait? Ce qu'il possède?
Ceux qu'il rencontre? Sa naissance, ses racines, ses croyances, sa
différence, ou son histoire? Comment avancer dans la vie quand on a une
identité particulière? et surtout, que laisse-t-on après soi?
Cinq histoires intimes, et pourtant universelles, savamment tissées,
tantôt avec émotion, tantôt avec rire ou dérision, par la metteur en
scène Violaine Arsac, qui mêle par le biais de scènes dialoguées,
dans un style se voulant moderne et rythmé, en un grandiose puzzle des
textes qu'elle
emprunte à Tahar Ben Jelloun, Christian Bobin, Romain Gary, Nancy
Houston, Amin Maalouf, Théodore Monod, Pablo Neruda et Leila Sebbar,
aux siens qui en constituent les tenons. *Pour ce spectacle la troupe était constituée de Frank Etenna, Aliocha Itovitch, Slimane Kacioui, Nadège Perrier et Violaine Arsac, avec une chorégraphie d'Olivier Bénard, des décors de Tanguy de Saint-Seine, des costumes de Janie Loriault et des lumières de Rémi Santo.
"Petites formes" à Lure à l'occasion des Petites fugues 2016
On arriva juste à l'heure, prit son billet gratuit, puis attendit dans le petit espace aux quelques tables rondes et aux chaises rares du hall du Centre Culturel François Mitterrand de Lure. On reconnut quelques visages de festivaliers amis de longue date des Petites fugues, on profita de l'attente pour discuter, échanger programme et adresse mail dans le peu de clarté.
Soudain plus de sombre se fit, pas le noir complet, non, puisque les
murs de verre laissaient passer les lueurs des lumières extérieures.
Le lecteur à voix haute
anonyme lisait un texte où il était question d'un arbre. Que l'on
reconnut pour l'avoir entendu travaillé par l'une des participantes à
la formation lecture à voix haute qui avait eu lieu il y a peu à Pusey,
à laquelle on avait participé. Mais on ne se souvenait plus duquel des deux
auteurs normalement programmés à ces Petites formes de Lure il s'agissait, ni son titre. Non
plus que ceux des autres lectures qui suivirent un peu plus loin dans le
petit espace entre deux escaliers vis à vis, vers où l'homme nous fit
déambuler. Là, montés de quelques marches, deux lecteurs, l'homme de
tout à l'heure et une jeune femme, ―
qu'on
devina de la compagnie Day-For-Night, puisque c'est elle qui
était annoncée dans les publicités ―,
lurent en se répondant de larges passages d'un gros livre qu'ils
tenaient en main, éclairés chacun cette fois par un vif projecteur.
Mais, sauf les initiés, personne ne savait de quel nouveau livre il
s'agissait, ni de quel auteur. On écouta particulièrement le texte qui
s'adressait à Pierre
Autin-Grenier, décédé
en 2014, que le Café
littéraire luxovien reçut en mars 2003.
Pierre Autin-Grenier faisant partie de ces "Clochards célestes"
qui ont marqué l'auteur des chapitres du livre qu'on nous lisait, et
qui, par lui, leur rend hommage. Puis ceux qu'on avait deviné être les
comédiens invitèrent le public à les suivre au long des
escaliers qui montent à la salle de l'auditorium aux sièges
confortables. Quatre personnes, dont le lecteur et la lectrice des
escaliers, sur la scène en contrebas du public s'assirent sur des
chaises quelque peu espacées sous trois panneaux en noir et blanc avec
graphismes en taches, points ou traits noirs suspendus en hauteur et
vivement éclairés. Si l'on eût consulté dans le menu le programme de
cette soirée et mémorisé les noms et les visages, on aurait pu
reconnaître dans les deux autres personnes, les auteurs: Patrick Autréaux
et Thomas Vinau. Deux des hommes et la femme tenaient en main un livre
pas très épais à couverture jaune paille, le même? des éditions Verdier? Ils en
lurent tour à tour de larges passages s'entrelaçant, se répondant, on
reconnut qu'il s'agissait du même vieil arbre, un orme, dont il nous
fut lu précédemment dans le noir du hall, avec en plus le père âgé
ou le grand-père du narrateur, mourant, le grand-père-arbre-aimé et
ce qui l'habitait... Le troisième homme, assis à gauche, cheveux et
petite barbe noirs, tenue sombre, tenait un livre bleu foncé. Il lut en
dernier.
Toutes
ces lectures se firent dans le plus grand "incognito", on ne
sait si celui-ci fut voulu. La représentante du CRLFC, elle-même ne se
nomma pas lors des remerciements d'usage qui suivit, elle indiqua ce qui
suspendait comme étant l'installation d'une élève des beaux-arts de
Besançon. Une personne du public le demandant en aparté, furent
enfin communiqués sans trop de précision les titres des œuvres
partiellement lues: "76 Clochards célestes ou presque"
"Le grand vivant" et "Bleu de travail", pour ceux
dont il me souvient.
Ballade-cueillette-myco-poétique au Pays des Mille étangs Photos : François &
Bernadette Bresson
Découverte de la colline de Sion
Le soleil était au rendez-vous, accompagné de vent. Mais il est vrai que la colline de Sion est un des "lieux où souffle l'esprit" comme l'écrivait Maurice Barrès, natif de Charmes, dans son roman, La colline inspirée, paru en 1913. Un vent qui agitait les mobiles de porcelaine en leur faisant rendre un son cristallin. Un vent qui attisait les fours primitifs réalisés en différentes techniques par les stagiaires des ateliers poteries qui se déroulent à Sion tous les ans en juillet. Mais qui ne décoiffait plus les "coiffures d'argile", performances réalisées ce samedi 7 juillet lors de notre sortie commune Café littéraire luxovien et Atelier poterie du CLEC à l'occasion des Chemins de la céramique de Sion et du marché des potiers qui se tiennent chaque premier week-end de juillet sur la colline de Meurthe et Moselle où nous nous étions rendus depuis Luxeuil dès le matin.
Sorte de bastion naturel qui domine le plateau lorrain de plus de 545
mètres, la colline fut un lieu stratégique de premier plan dès la préhistoire, en témoignent
des vestiges archéologiques, elle est couronnée par une basilique,
Notre Dame de Sion, dont la statue tout en haut du clocher, coiffée d'une couronne qui nous a semblée, vue du bas,
étrangement plus ornée de pics de barbelés que d'étoiles... Cette colline
est lieu de pèlerinage très fréquenté l'été. Depuis les points de vue, nous avons vu s'étendre la vaste plaine de Lorraine sur laquelle se dressent les buttes témoins que sont Sion et Vaudémont où Maurice Barrès situe son roman historique: La colline inspirée. Dont nous avons relaté les grandes lignes et lu à haute voix quelques passages lors de la pause déjeuner à l'ombre de vénérables tilleuls sur une table de bois, forcément en plein vent: "Un
beau fruit s'est levé du sein de la colline. Dans ce vaste ensemble de
pierrailles, d'herbages maigres, de boqueteaux, de halliers toujours
balayés du vent, tapis barbare où depuis des siècles les songeries
viennent danser, il est un coin où l'esprit a posé son signe. C'est la
petite construction qu'on voit là-haut, quatre murailles de pierres sur
une des pointes de la colline. L'éternel souffle qui tournoie de
Vaudémont à Sion jette les rumeurs de la prairie contre cette maison
de solidité, et remporte un message aux friches qu'il dévaste.
(...) L'après-midi fut consacrée à des visites plus intérieures et plus techniques. Oeuvres en cours de réalisation. Démonstrations et animations. Modelage, émaillage, cuissons primitives et Raku... Nous avons arpenté les lieux à nous accessibles entre Basilique, abri du pèlerin, couvent, verger et autre prés. Devant l'ancien couvent, sur la vaste terrasse dominant la plaine lorraine nous avons visité le marché des artistes potiers venus nombreux des régions de France et d'ailleurs exposer et vendre leurs pièces originales de toute beauté. La colline de Sion est bien un lieu où souffle l'esprit, l'esprit créatif ces journées-là, un lieu choisi par l'association Al Terre Native, organisatrice, avec l'aide du conseil général de Meurthe-et-Moselle, de ces "Chemins de la céramique" qui attirent chaque année en juillet artistes consacrés, artistes en herbe et public averti. Au retour, nous nous sommes arrêtés au pied du monument dédié à Maurice Barrès (1863-1923), lieu dominant lui aussi le saintois, d'où s'élancent par beau temps et bon vent de nombreux parapentistes. Un peu plus loin encore, à flanc de colline, à croupetons, nous avons gratté patiemment quelques décimètres carrés d'une butte de terre calcaire pour tenter d'en extraire quelques minuscules crinoïdes, les fameuses "étoiles", qui font partie de la légende attribuée à Notre Dame de Sion. Crinoïdes qui sont en fait des restes fossilisés d'animaux qui vivaient dans la région à la période du Jurassique lorsque la région était recouverte d'une mer chaude. Ainsi, visiter Sion, c'est l'occasion de faire de la poterie, de la littérature, mais aussi de l'histoire, de l'archéologie et même de la géologie !
Visite de la Bibliothèque diocésaine de Besançon
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Au 20 rue Mégevand à Besançon, dans les bâtiments du Grand Séminaire (récemment restructuré), là où Stendhal situe certains chapitres de Le Rouge et le Noir, nous avons découvert une de ces bibliothèques à l'ancienne, telles qu'elles sont décrites dans les livres.
Odeur
particulière qui saisit en entrant, de bois, de cire, de vieux
grimoires.
Grande salle à plafonds hauts, (anciennement de conférence, à
présent de lecture), étagères couvrant entièrement les murs sauf les
étroites ouvertures des fenêtres et les portes. Barres courant près du
plafond, afin d'y assujettir l'échelle permettant d'atteindre les
derniers rayons. Larges tables carrées éclairées de petites lampes
modernes à abat jour de couleurs chaudes : jaune, orange et rouge.
Dans les réserves
modernes, sur plusieurs étages, auxquels on accède par des escaliers
de fer étroits, et de lourdes portes de métal, des rangées serrées d'étagères
marquées par une lettre en début de travée, supportent des livres de toute sorte, anciens et
récents. Les livres y sont alignés, non par ordre alphabétique, mais
par catégorie, indiquée par la lettre, et leur numéro d'arrivée. De bas en haut et de
gauche à droite, pratique qui permet de régler la hauteur du rayon suivant,
selon celle du plus haut ouvrage. Et suppose de se référer à la liste
pour trouver le livre que l'on veut consulter. Liste que les
responsables et aides de la bibliothèque sont en train d'informatiser
(lourd et minutieux travail), en incluant sujets et mots clés, afin que
les lecteurs et surtout les chercheurs, (cette bibliothèque est
fréquentée surtout par des étudiants et des retraités, et est
ouverte gratuitement les mardis et jeudis), puissent trouver facilement parmi les
quelques 110000 volumes recélés ceux qui sont susceptibles de les
intéresser. Lesquels leur sont apportés en salle de lecture. Certains de ces livres sont énormes avec leurs couvertures de bois recouvertes de peau, leurs dos à nerfs, leurs inscriptions et filets d'or, leurs tranches lisses, parfois moirées, le plus souvent peintes en or ou en rouge. Moyen employé autrefois pour les épousseter plus facilement.
Beaucoup
concernent les domaines religieux, philosophique et théologique,
bibliothèque diocésaine oblige. Géographique aussi, puisque l'on
désirait susciter des vocations missionnaires parmi les grands
séminaristes. Tout un secteur est réservé aux monographies, que
l'évêque demandait aux prêtres de rédiger sur leur village, une
façon de les occuper lorsqu'ils avaient peu d'ouailles.
Il avait
également déplié sur une table à notre intention, de vieux
parchemins sortis de leurs petits sacs de
toile de lin dans lesquels ils sont habituellement rangés. Parchemins sauvés par un heureux hasard
le jour de la confiscation puis de la
destruction qui suivit lors de la révolution, (car un libraire les avait prises
justement ce jour là à fin de les recycler pour couvrir les parties
intérieures de couvertures de bois de livres, là où se trouve nos
actuelles"deuxième"
et "troisième" de couverture...) Nous avons également admiré un manuscrit de Luxeuil, richement enluminé, avec rituels et kyriale, où malheureusement de nombreuses miniatures ont été prélevées par découpage, et où les pages ont été numérotées au stylo à bille! Ce qui nous semblait sacrilège. Mais, nous assura, Manuel, cela fait aussi partie de la vie, de l'histoire, de ce livre. Nous avons observé que la couleur rouge était beaucoup utilisée par les copistes. C'est la plus facile à obtenir, nous apprit Manuel. Cette couleur était réservée aux "rubriques". C'est à dire aux titres. Et aux règles à suivre pour célébrer les cérémonies et l'office divin. Le détail des gestes à faire par le prêtre était écrit en rouge, le noir était réservé aux paroles qu'il devait prononcer à haute voix. Si bien que le mot actuel de rubrique, qui n'a plus rien à voir avec la couleur, vient de là. (Rubrique vient du latin ruber: rouge, duquel est dérivé rubrica: terre rouge). Notre petite déception fut de ne pas voir de texte comportant le fameux alphabet de Luxeuil, dont le X caractéristique fut inclus ces quelques vingt dernières années et jusqu'en 2005 dans le sigle de la ville. La bibliothèque diocésaine, un véritable musée pourtant, qui recèle également plus d'une vingtaine d'incunables (ouvrages datant des tout débuts de l'imprimerie) n'en possède pas.
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