Le Café Littéraire / Les Petites fugues 2003 : 

 

Sur le thème : L'écriture du temps, le temps de l'écriture 

 

 


  
    
 

 

 

 

  

 

Rencontre avec Dominique Barbéris

 


Le Café Littéraire luxovien
 recevait Dominique Barbéris
le 24 novembre 2003 à 20 heures,
pour une Lecture-rencontre,
  à la Bibliothèque Municipale
 de Luxeuil-les-Bains,
 avec l'aide du CRLFC,  dans le cadre des Petites fugues en littérature contemporaine.

Dominique Barbéris à Luxeuil©Alain Jean-André
M.-F. G. et Dominique Barbéris
Photo : Alain Jean-André 

Martine L. :

Le lundi 24 novembre, le café littéraire de Luxeuil a reçu Dominique Barbéris dans le cadre des petites fugues.
Dominique Barbéris est arrivée très souriante.
Tout de suite confrontée à un journaliste, elle accepte de poser pour les photos, très décontractée, avec un sourire profondément naturel, on pourrait même dire plein de gentillesse.
On lui demande de commencer la soirée par la lecture de plusieurs passages de ses ouvrages.
Là, on la sent un peu hésitante, elle ne sait pas bien quand elle doit s'arrêter.
Au début elle joue avec la fermeture de son blouson tout en lisant.
Puis, peu à peu, on la voit se détendre et là elle nous emmène dans l'univers de ses livres.
La lecture devient subitement très poétique, une douceur s'installe dans sa voix.
Une personne du public lui pose une question à propos de son livre " les kangourous". Elle explique que c'est un roman sur la mort, sur la peur.
Lorsqu'elle a eu en tête d' écrire cet ouvrage, elle voulait faire un roman sur les assurances : " les assurances ne sont pas étrangères à la mort… " dira t-elle.
Ce roman est en quelque sorte une continuité des trois précédents, l'héroïne des kangourous est la petite fille devenue adulte.
Une personne lui demande ensuite comment lui est venue l'idée d'écrire ?
" Assez tard " dira t-elle. Durant son adolescence elle n'a jamais tenu de journal intime et n'arrivait pas à exprimer ce qu'elle ressentait.
Elle a commencé d'écrire vers l'âge de 25 ans puis s'est arrêtée. Elle s'y remet 9 ans plus tard suite à la perte accidentelle de son meilleur ami. Elle évoque cette mort, cela a été déterminant pour elle.
Dominique Barbéris se décrit comme une personne très craintive, mais pourtant elle paraît très agréable et très spontanée.
Elle ne se contente pas de donner des réponses brèves, elle ouvre facilement son cœur et l'on ressent beaucoup de douceur en elle.
C'est une personne très sensible et très naturelle, elle ne se glorifie pas et admet en toute simplicité qu'elle doit travailler sans relâche pour y arriver.
Elle pratique la danse, ce qui l'aide à apprendre plus, elle précisera : " on trouve les mêmes problèmes à placer un geste ou à placer un mot… ".
Quand on lui demande si le fait d'être grammairienne l'aide dans son métier d'écrivain, elle répond que ça lui sert uniquement pour défendre ses textes auprès des correcteurs dans les maisons d'édition.
Elle s'est beaucoup inspirée des textes de Marguerite Duras et apprécie énormément les romancières japonaises.

Tout au long de cette soirée, Dominique Barbéris a su nous communiquer le plaisir de lire.
C'est une personne agréable, dotée d'un grand talent.
Ce fut une soirée très enrichissante, une soirée comme on en voudrait plus souvent…

 

Dominique Barbéris à Luxeuil©Alain Jean-André
Photo : Alain Jean-André 
    

Valérie Titon :

Lundi 24 novembre 2003, à Luxeuil, nous avons eu le plaisir de rencontrer Dominique Barbéris, auteur entre autres de : "La ville", "Le temps des Dieux", "Les Kangourous"...

Après avoir lu quelques passages de ses différents ouvrages, elle a bien voulu répondre à nos questions. S'est alors engagé un dialogue très intéressant : certaines personnes n'avaient lu aucun livre de Dominique Barbéris, mais étaient enthousiasmées par la lecture faite par l'auteur... et repartaient, ravies, avec un ouvrage dédicacé.

Quant à moi, j'avais été conquise par la justesse des descriptions, et surtout par l'émotion transmise à travers l'extrême précision du ressenti. En effet, tous les sens sont concernés : vue, ouïe, odorat, goût, toucher. Dominique Barbéris est, à mon sens, une véritable artiste, au même titre qu'un compositeur, ou un peintre. Elle utilise parfaitement sa grande connaissance de la langue française elle enseigne la linguistique à Paris IV et nous présente des oeuvres extrêmement raffinées, sculptées au plus près.

Merci aux organisateurs qui nous ont permis de passer une excellente soirée.

 

Marie-Françoise :

J'avais lu les quatre romans de Dominique Barbéris, en commençant par le dernier : Les kangourous. Déjà des similitudes  me rapprochaient de son héroïne : " Avait-elle ressenti ce bref bonheur d'être choisie ? ", " Ça, plutôt que rien ! ".

Puis, j'avais lu ses trois autres oeuvres en remontant dans le temps. J'avais découvert la petite fille du Temps des dieux, celle de L'heure exquise : " Plus jamais le bonheur ne serait aussi grand ". Là encore, par de nombreux aspects, cette petite fille me ressemblait : sa difficulté avec la nourriture : " Il fallait absorber le monde ", sa timidité, son effacement, son obéissance devant les dieux : "Rentrez! crient les voix des parents, les voix des dieux du monde, les voix de l'ordre", sa difficulté aussi à sortir d'elle-même, à se couler dans le monde,  ses écorchures, au sens propre et figuré : "Peut-on saigner sans cicatrices ? ", sa difficulté relationnelle, sa crainte de l'étranger, de l'homme, en même temps que son attirance vers celui qu'on voudrait idéal.

Et je découvre lors de cette rencontre du 24 novembre à Luxeuil, une femme élégante, blonde, à l'aise, sociable, un visage expressif et un corps harmonieux, vifs, minces, souples, une peau blanche sur des bras et des poignets fins, des mains étroites aux doigts déliés animées de gestes de danseuse  elle pratique la danse classique pour exprimer la finesse, le ténu de certaines émotions et images, pour mimer la pluie qui tombe. La pluie de son pays natal nantais, la pluie qu'elle voudrait bien écrire…

Attendant l'heure de la lecture, nous visitons basilique St Pierre de grés rose à moitié enterrée, les secrets qui se cachent derrière les portes dérobées de la sacristie, elle s'en amuse, pour un peu nous aurions pu jouer à la messe, comme la petite fille de son livre : "Corpouscristi, se disaient-ils, Amen", moment de connivence...  mais elle a froid. Au café, pour se réchauffer, elle choisit un chocolat chaud, moi aussi. Elle ne pourrait écrire dans ce lieu-là, il y de la musique et trop de bruit, elle préfère écrire chez-elle, dans le silence.

Elle est assise à mon côté au repas, elle parle en abondance, aisément. Elle répond aux questions avec simplicité et justesse, d'une voix mélodieuse, la même qui lira tout à l'heure de larges extraits de ses livres et nous enchantera. Elle semble chipoter avec sa fourchette pour manger le riz, le poisson, me fait penser à la petite fille de ses livres, mais termine son assiette.

Il y a beaucoup d'elle dans la petite fille, et cette petite fille est devenue la femme des kangourous, la femme murée, la femme qui a peur, la femme désemparée, la femme qui va au devant de la mort inéluctable. Elle commença à écrire après la perte tragique d'un ami qui lui était très cher. C'est elle-même qu'elle met dans ses livres, qu'elle livre par images, par fragments, Dominique Barbéris ne s'en cache pas et avoue : " On écrit un peu comme on s'écorche". 

 

 

Rencontre avec Michel Layaz

 

 Michel Layaz à Champagney©Alain Jean-André
Michel Layaz et Martine Mouhot ;
Photo : Alain Jean-André 

 

La médiathèque de Champagney recevait l'auteur Michel Layaz 
pour une Lecture-rencontre
le 21 novembre 2003 à 20h30,
avec l'aide du CRLFC,
dans le cadre du Festival itinérant : 
Petites fugues 
en littérature contemporaine.  

Marie-Françoise G., les 18 et 21 novembre 2003 :

Michel Layaz, grand, blond, la quarantaine jeune, qu'on sent un peu tendu, rencontré deux fois : l'une à Champagney pour une lecture rencontre organisée par la bibliothèque, l'autre à Besançon, au musée du Temps, avec dix autres auteurs, pour la rencontre débat sur le thème : L'écriture du Temps, le temps de l'écriture, organisée par le Centre Régional du Livre de Franche-Comté.

Lors des deux manifestations, il souligne que dans son dernier livre : Les larmes de ma mère, il  élabore une langue qui prend en compte à la fois le regard de l'enfant et celui de l'enfant devenu adulte.

À la question : Quelle est la part d'autobiographie dans votre livre ? Il répond qu'une fiction est faite de souvenirs "reconstitués", que le passé ne se remémore pas, qu'il se construit (que pour ce faire, il utilise des indices, des objets, qui sont porteurs, l'aident à élaborer son récit).

L'idéal du roman selon lui : "Construire une fiction qui serait la réalité." L'univers romanesque devant mettre en place un monde vrai pour le lecteur, un monde imaginé plus vrai que la réalité (à la manière de Blaise Cendrars qui, dans La prose du transsibérien, relate d'une façon criante de vérité un voyage qu'après tout il n'a peut-être pas réellement effectué).

En préambule à son intervention à Champagney, il insiste sur le pouvoir des mots : ceux des autres qui font souffrir, ceux de l'écriture qui est exorcisme.
 "Des mots contre l'amour" dit-il, contre ici employé dans le sens "d'échange". Plus tard il dit aussi : "Lorsqu'il n'y a plus de mots possibles, c'est que les choses vont mal.", " On est à la limite poreuse, fragile où l'on pourrait basculer dans la folie.", et "Ces moments-là m'intéressent." 

Lorsqu'il "vit" comme tout un chacun, il est insatisfait parce qu'il n'écrit pas, lorsqu'il écrit, il est insatisfait parce qu'il ne "vit" pas. En somme, lui dis-je, un écrivain quoi qu'il fasse, est mal ! 
Il répondra : "Oui...  Mais rassurez-vous, je vais bien." 

Aussi lorsqu'il sent que l'écriture vient bien, il prend un plaisir presque pervers à cesser d'écrire pour faire durer ce temps de l'écriture. Quant à sa technique de travail, il reprend beaucoup ses textes, élague, accorde une grande importance au rythme. Il a déjà publié cinq livres, le sixième doit sortir en mars, il écrit le septième: La joyeuse complainte de l'idiot. 

 

Martine M. :

Nous avons reçu à la Médiathèque de Champagney, dans le cadre du festival littéraire itinérant " Les petites fugues ", organisé par le Centre régional du livre, Michel Layaz, écrivain suisse amoureux des mots, récemment primé pour son livre " Les larmes de ma mère ". Cette agréable rencontre, en présence d'un public attentif a été l'occasion de poser un certain nombre de questions à l'auteur dont celles-ci : ". Cette agréable rencontre, en présence d'un public attentif a été l'occasion de poser un certain nombre de questions à l'auteur dont celles-ci :  

"Les larmes de ma mère" est un livre sur l'enfance. Le lecteur se pose très vite la question du caractère autobiographique du récit. Que pouvez-vous en dire ?
  Il s'agit d'une fiction reconstituée, travestie.
ÀCendrars à qui on posait la question à propos de son très beau texte " la prose du transsibérien ", alors qu'il avait à peine pris ce train, celui-ci a répondu : " mais qu'est-ce que cela peut vous foutre puisque je vous ai fait prendre à tous ce train. " Il s'agit de mettre en place un monde qui devienne vrai pour le lecteur, il y a bien sûr des scènes reconstituées ou d'autres issues de dérives.
  La difficulté dans l'écriture de ce livre, c'était de faire ressentir au niveau du langage l'émotion de l'enfant et le regard critique de l'adulte sur l'enfant.

Comment en êtes-vous venu à écrire sur l'enfance ?
  J'étais en train d'écrire autre chose mon prochain livre et un texte sur l'enfance s'est imposé qui n'avait rien à voir avec ce que j'écrivais. Ce texte a chassé le travail en cours : j'ai l'obsession du pouvoir des mots : comment ils peuvent être blessants, en fonction de la manière où ils sont dits, et comment les mots en parlant ou en écrivant peuvent arriver à exorciser les blessures à l'égal d'un médicament.

Qu'est-ce qui vous amène à écrire un livre ?
  Le plaisir et la nécessité, écrire est un bon moyen de tromper l'ennui de la vie.

Interrogé sur son écriture qui rejoint souvent la poésie, Michel Layaz répond :
" Ecrire reste une histoire de rythme, de musique. Le texte sort relativement vite, mais je reviens dessus, j'élague. "

De quoi se nourrit votre écriture ?
  De la lecture des autres livres, de l'art contemporain et de la vie.

Comment vous situez-vous dans la société comme écrivain ?
  Je ne crois pas que l'écrivain doive s'engager dans la société, s'il le fait c'est en tant qu'homme. Mon plaisir en tant qu'écrivain, c'est de savoir qu'un de mes livres accompagne un lecteur.

 

 

Rencontre avec Philippe Raulet

Martine M. , le 27 novembre 2003 :

En roulant vers Pusey, où Philippe Raulet est invité pour une lecture rencontre à la Bibliothèque, dans le cadre des petites fugues organisées par le CRL, en ce soir de novembre où la pluie ne cesse de tomber, je me demande ce qui pousse les écrivains à aller à l'encontre des lecteurs !
Philippe Raulet va donner sa réponse dès le début de la soirée : pour combler le fossé qu'il y a entre celui qui écrit et le lecteur car pour lui, l'acte de lecture est un acte de création de la même nature que celui de l'écrivain. Voilà pour les lecteurs !
Mais il va nous offrir son plaisir de lire, il est de ceux qui peuvent lire un ouvrage, toute une soirée, et nous allons assister à un très beau moment, l'homme se cache la moitié du visage derrière son bras relevé et commence : "une femme rêvait de voir la mer, pas n'importe où, et c'est le drame, ou presque, on va comprendre…" et au fil de la lecture l'homme va baisser son bras, et bientôt battre la mesure, parfois avec un mouvement de la main plus large pour reprendre après un battement régulier et cela, pendant plusieurs minutes, tout le temps de lire. Son plaisir va chasser la fatigue, l'âge, et l'œil va s'allumer, et le sourire éclater !
Rien d'étonnant après cette lecture de "Pitiés" que l'on parle de rythme, de tempo, de musique, d'alexandrin, de souffle et de respiration, de litanies, il a fallu du temps à l'auteur pour trouver le ton de la première scène du livre, celui qui va gouverner l'ouvrage, il a voulu cette structure en boucle, il parle d'écho, l'intérêt de cette histoire est dans sa forme - inhabituelle, dit-il, mais sur l'exemplaire de "Pitiés" que je lui tends, la dédicace se termine par …qui aime.

 

 

Olivier Bleys à Luxeuil©Alain Jean-André
Photo : Alain Jean-André 
Rencontre avec Olivier Bleys

 

 

Les élèves du Lycée professionnel Beauregard de Luxeuil-les-Bains
recevaient l'écrivain
Olivier Bleys 
à l'occasion du Festival de littérature itinérant : 
LesPetites fugues, organisé par le CRLFC.  

Les élèves qui ont reçu l'écrivain :

Lundi 24 novembre 2003, nous avons rencontré l'écrivain Olivier Bleys dans le cadre des activités de français. Auparavant, nous avions lu des pages de son roman Pastel et des extraits de son carnet de voyage en Asie du Sud-est. Il a répondu à nos questions pendant un entretien qui a duré environ une heure et demie.

L'entretien nous a beaucoup plu. L'écrivain Olivier Bleys est une personne assez simple qui connaît beaucoup de choses grâce à ses voyages et à ses recherches pour écrire ses livres. Il a clairement répondu à toutes les questions que nous avons posées. L'argent n'est pas un tabou pour lui.  Il a aussi réussi à nous faire ressentir ce qu'il a vécu au cours de sa vie d'écrivain. 

Ce qui nous a le plus surpris, c'est le nombre de voyages qu'il a fait. Il a été en Chine, à Madagascar et a visité d'autres pays. Quand il part il vit au jour le jour, il ne sait pas où il passera la nuit. Il nous a précisé qu'en Chine il y a des cybercafés dans les moindres villages. Il nous a parlé de plusieurs prix littéraires, le prix Goncourt, le prix Nobel. Maintenant on sait qu'écrire un livre ce n'est pas si facile. Et en plus on ne gagne pas des tonnes d'argent. 

Olivier Bleys était sympathique, abordable, il ne s'est pas pris pour une vedette. L'entretien fut très intéressant à cause de sa gentillesse et de ses réponses claires. On aimerait bien rencontrer un autre écrivain ou un artiste aussi accessible.

 

 

Rencontre avec  Hans Arnfrid Astel & Thorsten Becker 

 

 Thorsten Becker & Hans Arnfrid Astel à Luxeuil©Alain Jean-André
De gauche à droite: Thorsten Becker, Marie-Paule Zert, Hans Arnfrid Astel. Photo : Alain Jean-André 

 

Marie-Françoise G., 7 novembre 2003 :

Pour tenter de redonner le goût de l'étude de la langue allemande, c'est deux auteurs assez différents l'un de l'autre que recevaient les professeurs germanistes et les élèves du lycée Lumière de Luxeuil à l'occasion du festival de littérature contemporaine : Les petites fugues, organisé par le Centre Régional du Livre  de Franche-Comté, au cours d'une rencontre-discussion ouverte au public habitué des bibliothèques et aux membres du Café Littéraire luxovien.

Hans Arnfrid Astel, poète, né en 1933, vit actuellement à Sarrebrück. Parallèlement à son activité d'écriture, il était durant sa vie professionnelle animateur radio d'émissions littéraires, ce qui lui assurait sa subsistance, puisque de la poésie on ne vit pas. Dans ses poèmes, il essaie de mettre à jour ce qui ne peut se dire, ce qui est de l'ordre des sensations, par le biais des objets, des animaux, des choses... Il aurait aimé être violoniste.

Thorsten Becker, fier à juste titre d'être l'auteur d'un des quatre romans annuels traduits de l'allemand que fait paraître Gallimard, est beaucoup plus jeune. Né à Frankfurt après guerre, il ne semble pas avoir dépassé le lourd héritage du passé qui concerne tout Allemand: "Die deutsche Vergangenheit". Cette souffrance, il la fait passer avec ironie dans ses romans. Et pour ce que nous avons pu voir du personnage, dans la vie, il est plein d'humour.

Quel conseil donne-t-il aux jeunes lycéens qui voudraient devenir écrivains? 
Ne commencer à écrire un livre qu'assurés d'avoir l'argent pour le faire. Ainsi, s'il va écrire en Turquie au bord de la mer, c'est que la vie y est moins chère. Lorsqu'il lui arrive d'être sans ressource, il est hébergé chez des amis, n'écrit pas. Autrement il se tient à sa table de travail très régulièrement tous les jours  de 10 à 14 heures.

Arnfrid Astel rétorque au contraire que lui ne peut écrire sur commande, qu'il ne le fait que si l'inspiration est là. Malheureusement, celle-ci vient souvent au mauvais moment ! Ainsi lorsque, homme de radio, il présentait ses émissions, ou maintenant en pleine prestation par exemple !

Rien d'étonnant donc, à ce que leurs idées ne soient pas tout à fait les mêmes sur l'Allemagne et la réunification, sur les échanges franco-allemands en matière de littérature, et qu'ils aient haussé le ton lorsque le sujet fut abordé. Avouant ensuite lorsqu'on leur a demandé s'ils polémiquaient par jeu, pour le spectacle, que tout ceci était du théâtre. Thorsten Becker d'ailleurs, aurait voulu être metteur en scène, il a, outre ses romans, écrit des pièces hélas non montées. 

Au final, une rencontre franco-allemande fort intéressante que l'on peut qualifier d'événement, avec des auteurs dont l'un Thorsten Becker parle et comprend bien le français, et l'autre Hans Arnfrid Astel  qui, s'il le comprend un peu lorsqu'il est articulé lentement, ne le parle pas. Souhaitant tous deux que leur langue ne se perde pas comme elle semble en voie de le faire.

 

Adéla, 7 novembre 2003:

Le thème du festival de littérature contemporaine : Les Petites fugues organisé par le CRLFC cette année 2003 est sur le thème du temps : L'Écriture du Temps, le Temps de l'écriture
Hans Arnfrid Astel nous a lu son poème : Le coquillage, en mimant l'escargot avec ses mains, cet escargot part du poignet, là, où se trouve le cadran… sa coquille est une spirale, si un ennemi apparaît, vite dedans il disparaît... tire le couvercle... Se replie sur lui-même en somme en attendant que le temps passe...  jusqu'à ce que les conditions soient à nouveau favorables pour s'extérioriser. 
Quel rapport voit-il entre la spirale, le cadran de la montre, le temps de l'écriture et l'écriture du temps? aurait-il fallu avoir la présence d'esprit de lui demander.
Thorsten Becker
, est inséparable de son réveil qu’il pose sur la table, on le discerne sur la photo. Le temps passe-t-il pour lui de façon si inégale qu'il ait besoin de ce repère ? Ou sa vie est-elle à ce point réglée, qu'il ne peut laisser place à la fantaisie qui déborderait sur le temps imparti,  qui lui ferait perdre un temps précieux qu’il veut utiliser au mieux pour écrire tout ce qu'il porte en lui ?
 

 

Les élèves :

Nous avons apprécié les deux journées du 7 et du 18 novembre 2003 en compagnie des écrivains:
Elles sont en effet réussies car l'idée d'accueillir des écrivains était bonne et les journées bien organisées.
Elles ont été culturelles : Inviter deux auteurs permettait d'avoir deux points de vue différents et nous sommes partis des productions des écrivains pour écrire.
Motivantes car nous avons eu envie de travailler grâce aux thèmes intéressants.
Intéressantes et instructives car c'était une expérience nouvelle. Monsieur Astel a beaucoup expliqué ses textes dont nous ne soupçonnions pas toute la richesse et nous avons appris beaucoup de lexique allemand.
Agréables car nous étions en groupe, nous avons pu inventer des poèmes et les lire devant un public.
Conviviales autour du verre de l'amitié et à cause de l'attention et de la gentillesse, de la sympathie et de l'aide apportées par les intervenants. Nous avons pu discuter avec les auteurs et leur poser des questions.
Thorsten Becker nous est apparu à certains moments comme "effrayant" ou tout au moins impressionnant...
Madame Auby qui les accompagnait a toujours su être sympathique et efficace.
Monsieur Astel nous a emportés dans son monde enchanté, dans son univers.
Nous avons découvert que trois petites phrases signifiaient beaucoup de choses et que l'on pouvait les interpréter différemment.
Même si l'envie de faire du théâtre nous semblait parfois limitée, l'humour et la bonne ambiance ont permis d'apprécier ce moment.

Autres rencontres

 

 


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